Lycéenne poignardée dans un établissement catholique : le profil de l'agresseur au centre de l'enquête

Au lendemain de l'attaque au couteau dans un collège-lycée privé qui a fait un mort et trois blessés à Nantes, dans l'ouest de la France, les enquêteurs vont tenter vendredi de cerner les motivations de l'auteur présumé, un adolescent décrit comme dépressif et qui a été hospitalisé après un examen psychiatrique.
Cette attaque a suscité une vive émotion en France. Le Premier ministre François Bayrou a évoqué jeudi l'installation de portiques à l'entrée des établissements scolaires comme "une piste" pour éviter de nouvelles attaques au couteau dans les écoles.
"Un couteau, une arme blanche potentiellement dangereuse et même létale (...) ces armes-là, elles doivent être bannies, donc elles doivent être pourchassées. Tout le monde doit savoir qu'elles sont interdites et les contrôles nécessaires doivent être conduits", a-t-il déclaré devant la presse.
Pour quelle raison cet élève du collège-lycée privé catholique Notre-Dame de Toutes-Aides, interpellé peu après les faits, a-t-il poignardé mortellement une de ses camarades, jeudi en milieu de journée, avant de s'attaquer à trois autres élèves, dont un était entre la vie et la mort jeudi soir ?
Cellule psychologique
Le procureur de la République de Nantes, Antoine Leroy, va donner une conférence de presse vendredi à 18h. Jeudi soir, il avait indiqué que cet élève avait été hospitalisé, l'examen psychiatrique ayant "conclu à l'incompatibilité de son état de santé avec la mesure de garde à vue en cours".
Quelques heures plus tôt, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau et sa collègue de l'Education Elisabeth Borne s'étaient rendus sur place pour saluer le travail des forces de l'ordre, des secours ainsi que du personnel enseignant qui a permis de maîtriser l'agresseur et d'éviter un bilan plus lourd.
Le président Emmanuel Macron a salué jeudi le "courage" des professeurs qui "ont sans doute empêché d'autres drames".
Trois autres élèves ont été blessés par l'adolescent et pour l'un d'eux, il n'y a "pas de garantie" qu'il soit "totalement tiré d'affaire", a dit Mme Borne.
Pour M. Retailleau, ce drame n'est "pas un fait divers" mais "un fait de société".
Vendredi matin, une dizaine de roses blanches ainsi qu'un bouquet ont été déposés devant l'accueil de l'établissement, tandis que les portes du collège et du lycée resteront closes pour la journée, a constaté une correspondante de l'AFP.
Un appel à déposer des fleurs devant l'établissement à 15h30 a par ailleurs été lancé et partagé sur les réseaux sociaux.
"Il adorait Hitler"
L'agresseur semble quant à lui présenter un profil singulier.
"Le lycéen, les gens le connaissaient comme dépressif, il disait qu'il adorait Hitler. Il a envoyé un mail de 13 pages à tout le monde pour expliquer tous ses problèmes à midi", a témoigné auprès de l'AFP une collégienne.
Sombre et confus, son courriel, envoyé peu avant l'attaque, a été consulté par l'AFP. Il y évoque notamment "la mondialisation (qui) a transformé notre système en une machine à décomposer l'humain", revendiquant une "révolte biologique" afin que "l'équilibre naturel, même cruel" reprenne "sa place" contre "l'écocide globalisé".
Rappelant le décès un mois auparavant d'un jeune poignardé devant un lycée en Essonne, Bruno Retailleau a encore indiqué que "comme tant de Français, on ne se résout pas à ce que ces lieux de vie, ces lieux d'enseignement deviennent parfois des lieux d'ensauvagement, des lieux de mort".
La Rédaction (avec AFP)